Comment mettre la transparence au service de l’agilité ?

Par David Boutherin

Oui quand on parle d’agilité c’est d’abord au monde du Dev que l’on pense. Mais mon quotidien me démontre chaque jour que c’est également possible d’être agile dans les projets Ops ; et tout particulièrement dans les contextes de transitions.

“Ne craignez pas d’avancer lentement, mais ayez peur de rester immobile”. Proverbe Chinois.

Pour moi, le catalyseur c’est la transparence. Car c’est elle qui permet de construire à chaque échange, une confiance mutuelle avec son client.

Que l’on soit client ou prestataire, on a tous des exemples en tête où la relation “partenariale” bascule dans une spirale négative.

La confiance s’effrite, la peur génère un verrouillage de protection “pour le cas où”. Puis le projet se crispe, les deadlines se cristallisent et le dernier “nous” restant est celui de l’échec qui lui, à l’inverse des intérêts, demeure commun.

“Dégainez le contrat, j’appelle le juriste !” 🙁

Les ennuis commencent et la relation qui se détériore vous éloigne de toute notion de (co)construction, en embarquant au passage tous les efforts passés.


Mais alors comment faire pour aborder un objectif ou une deadline que l’on sait intenable, sans compromettre son projet ?

Je vous passe le laïus sur l’importance de la phase de conception… (pour peut-être y revenir dans un autre post !)

Evidemment le prérequis, c’est la proactivité et il est clair que si vous n’avez rien vu venir, ce sera plus compliqué !

N’oubliez pas que la transparence, c’est comme la confiance : elle se cultive au quotidien et ne se décrète pas au moment où l’on rencontre un souci.

Le pilotage partagé et les KPI soigneusement positionnés sont vos meilleurs alliés pour détecter au plus tôt une problématique potentielle.

Au-delà de ce travail d’anticipation, voici quelques pistes que j’ai pu mettre en oeuvre dans mes dernières interventions qui m’ont permis de soutenir et même parfois de booster l’agilité dans mes projets :

  • Pas de langue de bois, soyez honnête et factuel. Certaines choses peuvent contrarier (dire “non” par exemple), mais il est capital de ne rien masquer. Soignez la forme et faites confiance à l’intelligence de vos interlocuteurs… avec un maximum de pédagogie : rien ne doit être inexplicable 😉
  • Donnez de la visibilité et affichez clairement vos projections. Justifiez quand vous pensez que le projet va dans le mur. Pensez au point de vue client ET prestataire. Dans un partenariat, l’un ne doit pas aller sans l’autre.
  • Proposez des solutions / scénarios alternatifs afin de choisir ensemble celui que vous allez mettre en oeuvre, restez ouvert et humble car LA solution viendra peut-être de vos interlocuteurs. A condition de les faire participer et de savoir les écouter 😉
  • Découpez les périmètres pour allotir les points durs, en suivant toujours un principe de construction itérative afin de garder le projet en mouvement. “Simple is best”, “less is more” : sous-allotissez pour faire de petits pas pragmatiques. Itérez dynamiquement et emmagasinez de rapides “petites” victoires ensemble. C’est aussi un excellent moyen de mobilisation des équipes face à vos deadlines !

Et vous ? Quelles bonnes pratiques recommandez-vous ? Avez-vous des retours d’expériences qui complètent ces axes de travail ?